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de l'e.c.a. chalon

3 questions à

D'abord bonjour Stéphanie, es-tu d'accord pour répondre à ma curiosité ? Championne de Bourgogne du 10km route, course à pied, chez les juniors en 2003, il aura fallu attendre l'année 2010 pour te voir débuter dans cette nouvelle spécialité. Ça t'es venu comment cette envie de marcher ?

- " Bonjour Michel, oui bien sûr, je suis d'accord. Comment j'y suis venue à la marche ?... pour rendre service à mon ancien club, pour les interclubs. A la base je courais mais je n'avais pas ma place en demi-fond car il y avait des filles bien meilleures que moi. Robert Carnet et Christian Garnier m'ont donc demandé si j'acceptais de boucher le trou à la marche. Sur le coup je les ai regardé et leur ai répondu "ce truc de vieux où on tord des fesses?...jamais de la vie!" Et puis j'ai tout de même accepté en précisant qu'ils n'avaient pas intérêt à m'en vouloir si je ne ramenais pas beaucoup de points!
J'ai donc fait une initiation avec Robert qui m'a dit que j'avais le bon geste et que j'allais me tester sur un 3 000m 15 jours après. 
Je me souviendrai toujours de cette première compète où j'ai passé mon temps à me dire "ne plie pas la jambe, tend bien". Résultat...plus  de  22 minutes pour faire une 3000m !!! Quand j'y pense j'en rigole car ce jour là j'ai souffert comme jamais, mes périostes étaient en feu. Deux  mois  et demi plus tard, le chrono était de 17'50". 
J'ai pris plaisir à marcher dès le début, et j'ai revu mes préjugés sur cette discipline bien trop méconnue et assez délaissée, qui pourtant rapporte gros aux interclubs par exemple.

17ème au bilan national sur 10km marche, classée N2, ton ascension aura pris du temps mais quelle réussite ! Je songe à la somme de travail que cela suppose. Quelles sont les raisons qui te poussent à progresser comme ça ?

- "17ème au bilan sur 10 km marche route avec un temps qui me classe N2... j'ai encore du mal à réaliser. Je me suis inscrite sur le 10 km à Chalon car je sortais d'une année compliquée suite à des soucis de santé. J'avais la forme lors des entraînements mais je ne pensais pas améliorer ainsi mon temps sur la distance. Mon record était de 55'09", temps de passage établi sur un 20 km. Pour une fois, je suis satisfaite de ma progression et du travail accompli.
En 2015, avant de porter les couleurs de l'ECA mon record sur 20 km était de 2h02, l'an passé il descendait à 1h55'51". 
Quand les chronos descendent ainsi, cela donne envie de continuer. Je marche car j'ai plaisir à le faire, parce que je progresse encore.  Je dois cette progression à mon assiduité aux entraînements et à Pascal Surdon qui me réalise des plans qui me conviennent parfaitement. Je pense que je progresse aussi car j'ai appris à relativiser. J'ai mes petites phrases fétiches avant le départ de chaque course, et si un coup de mou fait son apparition, je me les répète et ça me booste. 
Je ne m’entraîne que 4 fois par semaine mais cela me réussit plutôt bien. La plus part du temps je m’entraîne seule car je dois jongler avec les entraînements de mon conjoint et notre vie de famille, puisque nous avons une petite fille de 3 ans. Donc cela n'est pas toujours simple mais on s'adapte au mieux.
Le fait d'être souvent seule pour marcher n'est pas toujours simple et j'ai des périodes de doute. Cependant j'ai un tempérament de battante  et  je n'aime pas l'échec donc je me mets un coup de pied aux fesses et j'y vais... Mais j'ai aussi besoin de ces moments de solitude qui permettent d'évacuer le stress, de m'évader "l'esprit", ...
Je veux encore progresser et j'espère en avoir les capacités. Je me fixe toujours des objectifs de chrono à aller chercher...j'espère  voir  s'afficher un jour un 14' quelque chose (même 14'59") sur ma montre à l'arrivée d'un 3000m, je souhaite améliorer mon temps sur 20 km mais surtout je rêve de faire une distance encore plus longue que le 20 et d'arriver au bout. Mais pour cela, j'ai encore du travail à fournir. L'envie est là donc  pourquoi pas? "

Patrice Lacenaire à Chenove, aujourd'hui Pascal Surdon à l'EC... des personnes qui, sans aucun doute, comptent ou qui ont compté, pour toi. Quelle part leur accordes-tu dans ta réussite ?

- " Patrice Lacenaire a été mon premier entraîneur, plus par obligation que par envie je pense. Je suis quelqu'un qui a besoin d'avoir un objectif avec le plan d'entrainement qui va avec. Si je n'ai pas uplan qui me dit "aujourd'hui tu fais ça", je ne fais rien! Une fois que j'ai mon plan,  je suis, comme le dit l'expression, bête et disciplinée et j'applique! Et comme mon travail m'oblige à établir des programmes pour tout, pour le sport je délègue cette partie auquel je ne veux pas m'intéresser pour l'instant. 
Après mes premiers interclubs, je n'ai plus marché car je n'avais pas de plans et le club m'a sollicité de nouveau pour les interclubs. J'ai accepté mais que pour cela je voulais de vrais plans d'entrainement, Patrice me les a fait et à partir de là j'ai poursuivi avec les compets en salle,  des 5 000 m, des 10 et mon premier 20 km. 
Patrice m'a apporté la rigueur des entraînements et le dépassement de soi. Je n'ai pas toujours eu des séances faciles et l’enchaînement des entraînements étaient plus intense que ce que je fais aujourd'hui. 
Fin de la saison 2015, je n'étais plus motivée à marcher et ce pour diverses raisons. J'étais prête à arrêter complètement la marche. J'ai quand même fait la première édition du 10 km marche de Chalon sans être licenciée, juste pour voir si l'envie était encore là. A la suite de cette  compet on m'a fait les éloges de Pascal, on m'a motivé pour que je continue alors j'ai dit "allons-y on verra bien".
Depuis, Pascal me réalise mes plans et ils me vont comme un gant, alternant comme il se doit du travail et le repos, dont j'ai besoin pour récupérer. 
Pascal est un entraîneur qui m'apporte ce dont j'avais besoin pour me sentir bien sur une compet. Je ne sais pas comment expliquer cela.  Il est plutôt discret, bienveillant et je n'ai aucun souvenir d'un seul mot négatif venant de lui au bord de la piste (il me dit juste, avec  taquinerie, d'arrêter de manger mes macarons et mes pâtisseries mais, là, j'avoue que pour ça j'ai du mal à l'écouter ! Rires...). Au bord de la piste, sa  présence  et ces paroles toujours encourageantes, me donnent envie de donner le meilleur de ce que je peux fournir, de me dépasser... sans  savoir  comment il m'a également donné un peu plus confiance en moi (domaine dans lequel j'ai encore du travail à accomplir !). Il fait partie de ces personnes qui me permettent d'avancer, de me faire progresser, grâce à son savoir faire et sa personne. Je crois vraiment que j'avais  besoin d'une personne comme lui pour m'épanouir dans cette discipline."

propos recueillis par Michel Guillet
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